Licenciement d'une Secrétaire FFE : un blog, une pétition et la position du Président de la ligue corse...


La mobilisation s'amplifie autour de Celine Lagadic, l'employée modèle sacrifiée sur l'autel d'on ne sait quels projets. En tous cas, le prétexte économique est battu en brèche par plusieurs éléments. Ils sont développés sur un Blog proposant une pétition.
Ne pouvant se rendre à la réunion des présidents organisées à Agen le 22 août, Léo Battesti a tenu à porter sa contribution au débat actuel.


Léo Battesti : "Un licenciement injustifiable pour des raisons économiques"

Gérant l’association qui, au niveau fédéral, a le plus grand nombre de salariés (17  CDI), je sais ce que représentent les contraintes budgétaires et la nécessité de trouver des ressources pour préserver la masse salariale.

Celle de notre Ligue (Bilan 2016 : 770 901 €) est de 503 000 € à laquelle il convient de rajouter 52 000 € de frais de déplacement. Donc 72 % des moyens sont consacrés à ces emplois (directeurs, secrétaires, formateurs).

Mais à aucun moment, durant 20 années de gestion, je n’ai envisagé comme solution à un problème économique, le licenciement. J’ai toujours essayé de trouver les moyens d’augmenter les ressources : nouveaux sponsors ou mécènes, autres subventions et diversification de l’activité. Et nous n’avions embauché de nouveaux formateurs que lorsque nous estimions en avoir les moyens.

Évidemment, ce n’est jamais facile de présider une association de cette importance. Les récentes évolutions politiques ont eu de sacrées incidences économiques. Ainsi la suppression de 90 % des TAP (l’ancien aménagement horaire qui était obligatoire pour les Communes) nous privera en 2018 de 45 000 € et la fin (probable) des réserves parlementaires de 30 000 € supplémentaires. Nous avions déjà dû faire face à une baisse de l’aide du Comité départemental de Corse du sud de 50 000 €.

Et bien, sous la pression, avec ces 125 000 € en moins, pour y faire face j’aurais dû licencier au moins 3 salariés. Alors, j’ai retroussé mes manches et suis allé à la recherche de nouvelles sources de financement. Car n’est-ce pas là le rôle essentiel d’un président ?

 

D’abord nous avons obtenu une augmentation de la subvention CTC (collectivité Territoriale de Corse). Ces 50 000 €  nous permettent de combler la baisse du CD 2A. Ensuite, nous nous sommes adressés à tous les maires concernés par la suppression des TAP et les invitant à maintenir l’activité via une subvention (démarche en cours avec déjà des retours). Enfin j’ai déniché de nouveaux mécènes et sponsors (à ce jour 35 0000 € d’engagements portant à près de 200 000 € nos soutiens dans ce domaine). Si l’on rajoute quelques économies ci et là,  on arrivera en 2018 à un équilibre. Sans aucun licenciement.

Car je sais, outre  bien sûr l’aspect humain, que supprimer des emplois c’est abandonner toute dynamique, pour s’essoufler et, progressivement, décliner.

 

La responsabilité d’un dirigeant c’est d’anticiper. Or, il est quand même stupéfiant que la décision de la FFE de licencier Céline Lagadic intervienne peu de temps après une AG ordinaire où tout allait bien selon les dires de la présidence ! Il est vrai  que l’équipe dirigeante avait, dans sa campagne, annoncé un sponsoring nouveau de 260 000 €. Qui n’est pas encore acté après sept mois de gouvernance. Mais, bon, la démagogie électoraliste est désormais une coutume fédérale…

 

Malheureusement, ce sont ces acteurs de terrain qui paient les pots cassés de cette irresponsabilité. La culture associative est un exercice difficile, elle doit mêler défense de l’intérêt collectif et stabilité budgétaire. On atteint vite ses limites si l’on improvise, si l’on ne responsabilise pas, si l’on je joue pas les synergies. Et si, tout bonnement,  l’on ne sait pas où l’on va. Les petits coups tactiques détachés de toutes perspectives, sont, comme sur un échiquier, souvent pathétiques.

Outre ces carences, ce qui est dérangeant dans la situation actuelle c’est qu’au moment même on l’on prétexte de problèmes économiques pour licencier une salariée irréprochable en poste depuis 2008, on consacre, selon nos sources très fiables, au moins 29  000 €  cette année (24 000 € + 5 000 €) à rémunérer des prestataires de services accomplissant des taches qui pourraient être effectuées par des salariés. Avec un tel dossier la FFE risque de payer très cher ce licenciement, de quoi encore alourdir un déficit déjà pesant.

 

Je ne m’en réjouis pas. Au contraire, cela m’attriste profondément car je sais l’effort que représente l’investissement de centaines de bénévoles dans toutes ces belles ligues. J’avoue qu’il est plus difficile, aussi, de gérer la structure fédérale q’une association construite sur un terrain quasi vierge et qui a pu respecter, de la sorte, une réelle stratégie de développement. Mais il y a quand même de la marge car là ca devient catastrophique.

Il est temps de revenir à une question fondamentale, ignorée par les deux derniers présidents fédéraux : à quoi sert un président de la FFE ?

À mon avis… surtout à trouver des moyens Seul le président de la FFE a la légitimité pour séduire des sponsors, solliciter des partenaires privés.  Se défausser sur une nième commission, c’est fuir cette responsabilité première.

Le VRP de la FFE, c’est  son Président. Au boulot donc !

 

Léo Battesti

Présidente di a Lega Corsa di i Scacchi



Le Samedi 15 Juillet 2017 | Lu 2996 fois

Samedi 15 Juillet 2017


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